• mandelbrotCela avait commencé comme un jeu, un défi.
    M. m'avait fait part d'une réticence qu'elle éprouvait, qui était de pouvoir se donner du plaisir devant un partenaire.
    Geste tellement intime de se caresser, de prendre possession de son corps, de révéler comment l'on peut s'abandonner à une sensation distillée de sa propre main.
    Alors, pour dédramatiser ce blocage, et parce que l'idée, au-delà du trouble, était également terriblement excitante, je me suis décidé le premier.

    Dans la chambre, je me suis allongé. Nu.
    J'ai demandé à M. de me bander les yeux, afin de mieux faire abstraction de cette gêne, du contexte inhabituel de la situation.
    Puis elle m'a enduit les mains d'huile de rose. Et mes mains ont trouvé le chemin. Les gestes habituels, tant de fois accomplis, se sont rappelés, se sont invités. En sa présence.

    Je ne pouvais pas totalement oublier où je me trouvais, ni même avec qui j'étais.
    Car je sentais ses mains, sa bouche sur moi... elle n'a pu résister au plaisir d'accompagner mon désir qui grandissait au bout de mes doigts...
    Et la sensation en fut décuplée. Enorme. Irrésistible. Irrépressible.

    Lorsque j'ôtai mon bandeau pour la serrer contre moi, je sus que plus jamais je ne pourrais me caresser sans penser à M.
    Mon plaisir solitaire ne le sera plus. A jamais.


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  • Paris sous la neigeLe temps est froid depuis une bonne dizaine de jours...
    Nous sommes en mars. Le printemps est encore loin.
    Quoi de plus normal. Rien d'extraordinaire.

    Pourtant, les gens se plaignent du froid. Tout comme ils se plaignaient de la canicule cet été et le précédent. Comme ils se plaignent des pluies en automne, des giboulées au printemps.
    Le cycle normal des saisons deviendrait-il insupportable à nos contemporains ?
    Il est vrai que notre culture du zapping, du "toujours plus vite", toujours plus tôt, s'accommode mal de la marche lente mais inexorable du temps.

    Un exemple flagrant (mais presque comique) me semble être le monde de la mode.
    Les collections s'enchaînent, ne reflètent plus le rythme des saisons. Début janvier, les magasins bradent leur collection d'hiver, semblant oublier que cette saison n'a commencé que deux semaines plus tôt, le 20 décembre, et dure 3 bons mois !

    Les étals affichent vite les tenues légères et bariolées des collections d'été, certes très agréables à l'oeil, mais franchement inadéquates à porter avec les températures de la saison !
    Et puis, se voir observé avec des yeux ronds parce qu'on souhaite acheter des vêtements chauds en ce moment me semble quelque peu choquant.

    Je me demande si les commerçants font vraiment de bonnes affaires, à proposer des maillots de bains alors que les températures sont franchement négatives et qu'il neige dehors.
    Et bien sûr, en juillet, leurs portants seront pleins de manteaux d'hiver alors que je songerai peut-être à me rendre à la plage le mois suivant.

    J'aimerais parfois qu'une certaine logique de bon sens vienne se glisser dans ce monde où des élucubrations artistiques, où une frénésie artificielle a remplacé l'élémentaire sens des réalités qui reste celui de ceux qui les font vivre :

    Les consommateurs.

    Nous.


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  • presse

    J'aurais pu parler...

    J'aurais pu parler, ce matin, de la libération catastrophique de Giuliana Sgrena et des cow-boys de l'US-ARMY, capables de tirer d'abord et de réfléchir ensuite.
    Buffalo Bill au pays de l'or noir...

    J'aurais pu parler, ce matin, de la logistique admirable d'EDF en Corse, entreprise capable de dépenser des ressources considérable pour faire des transactions d'énergie à l'international, et obligée d'aller chercher en catastrophe 3 malheureux groupes électrogènes au fin fond de l'Ecosse pour permettre à quelques compatriotes de s'éclairer convenablement.
    La mondialisation s'éclaire à la bougie...

    J'aurais pu parler de ce contrôleur aérien de Nice qui, épuisé de fatigue, s'est endormi du sommeil du juste à son poste de travail. La seule "victime" fut un avion de l'aéropostale maintenu en circuit d'attente forcé pendant quelques dizaines de minutes.
    Quand Jaques Tati s'envoie en l'air...

    J'aurais pu parler de cette poignée de lycéens qui, non contents d'avoir fait avorter une réforme salutaire du baccalauréat (qui se fera tôt ou tard, lorsque la France sera obligée de se plier aux standards européens de cet examen) persistent à défiler dans la rue pour protester contre une loi qu'une majorité de députés ont voté.
    Belle démonstration de démocratie...

    J'aurais pu parler des dernières Victoires de la Musique, véritable non-événement de ce week-end. Décidemment, tout le monde (sauf le petit milieu commercial nombriliste des majors) s'en désintéresse.
    Et pendant ce temps, le Peer to peer progresse...

    J'aurais pu parler de la décision stupide de la cour de cassation qui, confondant multiprise et droit d'auteur, répartition et diffusion, va permettre aux balcons des résidences de fleurir de paraboles au printemps prochain. Les responsables d'urbanisme vont apprécier...

    J'aurais pu, oui, j'aurais pu...
    Bonne semaine à vous...


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  • metro sous la neigeBlancheur du ciel et du sol, ce matin.
    Pagaille sur les routes et autoroutes...
    Une brève pensée au réveil pour ceux qui sont à la rue, sans abri. Un serrement de coeur en espérant sincèrement qu'ils ont pu se mettre au chaud pour la nuit et la journée.

    Puis pensée de gamin, de batailles de boules de neige, de glissades sur les trottoirs...
    Du bruit de la poudreuse qui crisse sous les chaussures en se tassant, dans le silence de la campagne immaculée...
    Souvenirs d'enfance...

    Envie de faire des photos, d'immortaliser ce miracle qui habille toutes les choses d'une blancheur ephémère...

    Je n'aime pas le froid, mais j'aime bien la neige...


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  • Datsun CherryJe l'avais achetée à un collègue de travail.
    Une petite auto japonaise. Un coupé. Noir. Look sportif. Un peu "tape-à-l'oeil" bien qu'ayant déjà beaucoup roulé.

    Détail amusant : dans ce véhicule bas, sombre, déjà un peu démodé, le leiver de vitesses était surbaissé. Il affleurait à peine entre les deux sièges avant. Du coup, le passage des rapports était surprenant, précis, presque comme la grille de sélection d'une sportive.
    Mon collègue m'avait précisé, avec un clin d'oeil entendu, que ce levier n'était pas d'origine, et qu'il en avait lui-même modifié la hauteur. Et que la raison n'en était ni mécanique ni de confort de pilotage.

    Non. Marié, il avait pour habitude de retrouver ses conquêtes dans cette voiture. Les deux sièges avant basculaient vers l'arrière, quasiment à l'horizontale, formant une splendide couchette avec la petite banquette arrière en prolongement, espace surprenant pour un véhicule aussi petit.
    Et le levier de vitesse, dépassant de l'assise des deux sièges avant, devenait alors fort gênant !
    Il l'avait donc scié lui-même, découvrant également par voie de conséquence inattendue que le maniement en était devenu plus agréable.

    Quand le libertinage pousse à devenir astucieux...
    Quand l'ergonomie sert la mécanique...


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