• Quand je la rejoins, je cours...
    Je cours vers elle, je me libère et je mue. Je laisse derrière moi ma peau, ma carapace d'apparences et rassurante, qui me sert à affronter les autres, le travail, les préoccupations du quotidien.
    Je cours et les quelques mètres qui me séparent d'elle achèvent de me mettre à nu...
    Je suis moi, enfin MOI, seul, sans contraintes, sans carcan, sans protections, sans idées reçues, préconçues, sans limites, sans barrières...
    Mon visage change. Soucieux et fatigué la minute d'avant, j'éclate et je rayonne à ses côtés. Qui me reconnaîtrait ?
    Le temps du trajet jusqu'au refuge où nous allons nous aimer, nous devisons pour tromper l'attente, pour dompter cette faim réciproque de l'autre, pour retenir les élans de nos cœurs et de nos corps...

    Se rejoindre... enfin seuls...
    C'est un rituel immuable. Lui servir un verre, déguster un chocolat fin, la prendre dans mes bras, sentir ses mains sur moi qui m'enlacent, qui m'enserrent, qui m'étreignent.
    Voir ses yeux se lever vers les miens et se troubler d'émotion, ses lèvres qui s'avancent, s'effleurent, s'embrassent enfin ! Puis nos peaux affamées s'expriment, nous nous retrouvons nus, et le désir monte doucement tandis que nos mains explorent avidement les courbes douces et la texture soyeuse de nos épidermes...

    Se rejoindre... se redécouvrir...
    Épisode ludique d'une douche prise ensemble, où le savon déposé sur le corps de l'autre est source de jeux, de glissements de doigts, de baisers mouillés, de caresses où le savon ajoute un délicieux aspect de lubrifiant parfumé, où l'eau tiède permet de se retrouver dans une humidité et une moiteur complices, une harmonie sensuelle, tout en se lavant des soucis du quotidien pour mieux renaître à l'être aimé...

    Se rejoindre encore...
    Se jeter, nus et encore mouillés sur le lit, se dévorer de baisers, se sécher sous les caresses, s'étreindre et s'enlacer à en perdre haleine...
    Laisser ses mains, ses doigts, sa bouche, sa langue, ses lèvres explorer, virevolter sur le corps de sa partenaire, chercher les moindres recoins où la caresse la fera sursauter, lui arracher un petit cri de plaisir ou un gémissement contenu mais terriblement sensuel...

    etreinteAlors s'abandonner...
    Se donner, s'offrir à elle, la laisser disposer de mon corps comme un objet de son plaisir. Subir sa loi, me laisser attacher, écarteler, fouiller, caresser, fouetter...
    La deviner derrière mes yeux clos d'un bandeau, savoir que je suis son jouet, qu'elle me domine, que je ne peux lui échapper et qu'elle aime ça !
    Alors, son désir augmentant, elle ne se contrôle plus et sa passion lui fait alterner douceur et douleur... je me tends vers elle, je me cambre, je me retiens, j'appréhende, je m'abandonne, je m'offre à elle...
    La montée du plaisir est quasiment incontrôlable, interminable, elle en guide seule le rythme.
    Mais lorsqu'elle n'en peut plus et qu'elle intensifie ses caresses jusqu'à l'explosion finale, elle déclenche en moi un orgasme dévastateur où nous nous rejoignons, criant, vibrant de concert, perdant toute notion de réalité pour nous affaler, épuisés, pantins désarticulés, sans forces, enfin unis et heureux, apaisés...

    Se rejoindre enfin...
    Renaître doucement à la vie... aux gestes lents... parler dans un murmure... coller mes lèvres à son cou... la mordiller tendrement... sentir mon sexe qui bat encore au rythme de mon cœur, pulsation spasmodique au fond de son ventre... la savoir heureuse, apaisée, détendue...
    Prendre conscience que cette bulle où nous existons est un petit miracle, hors du temps, de l'espace, hors du monde et des conventions.
    Tout est balayé, renversé, rien n'existe hormis ce sentiment qui nous lie, hormis cette émotion amoureuse qui donne, à cet instant, toute sa réalité au couple d'amants que nous formons...

    ... lorsque nous nous rejoignons.


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  • Je sais que je suis un cérébral. Parfois complexe.
    Que je masque mes peurs derrière un écran de fumée qui peut souvent agacer et qui, parfois même, me dessert...
    Je l'ai vécu plus d'une fois...
    Je sais aussi que mes envies, mes désirs parviennent enfin à s'exprimer, à s'extérioriser, à s'accepter un peu plus...

    J'aime me laisser aller au plaisir de l'autre, me laisser guider, n'être que l'objet qui donne du plaisir et dont on se sert au gré de ses envies : un acte d'amour que de se livrer ainsi en totale confiance, à quelqu'un qui va provoquer le déclenchement de votre plaisir en prenant le sien.

    C'est un peu, en fait, ce que vit chaque femme lorsqu'elle s'abandonne et se donne à son partenaire qui impose la cadence de son propre rythme, de son propre chemin vers le plaisir. Alors, j'aime accorder à ma partenaire la possibilité de guider à son tour son plaisir, tout comme je peux vivre le mien.

    J'aime me laisser emplir de sensations, cette lente montée du plaisir, le sentir m'envahir, saturer mes terminaisons nerveuses, calmer le jeu pour éloigner cette tempête, prolonger le dialogue sensuel, cette joute amoureuse des corps qui se cherchent, s'agacent, se défient, se frôlent, se happent, s'étreignent, se violentent, se caressent, s'épousent, s'embrassent... revenir, encore et encore, exacerber les sensations, les réveiller à nouveau...

    dosPlus que les mots dits, murmurés, gémis ou criés, plus que par les gestes ou le spectacle délicieux du corps de l'autre, des caresses prodiguées ou des parures revêtues, plus que cela, j'aime les sensations ressenties, le toucher, les effleurement, les frôlements, la douceur ou le grain des matières, des textures...
    J'aime plus que tout la douceur et le soyeux du satin, la fluidité lourde de la soie, le glissé laqué du lycra, ou l'effet "seconde peau" du latex, du vinyle ou du cuir...
    Ressentir ces matières sous mes doigts, sous mes lèvres, contre ma peau, et voilà que je bascule dans un autre monde où tout n'est que sensation, où tout n'est que perception, où tout n'est que désir, plaisir, attente fébrile...

    Les yeux fermés, voire occultés d'un bandeau, et les sensations sont décuplées, et chaque parcelle de ma peau s'électrise au contact léger, à l'effleurement de l'autre...
    Moments plus qu'intenses, plaisirs incontrôlables, désirs incontrôlés.

    J'aime enfin - et c'est nouveau - cette alternance de caresses douces et de gestes plus fermes, de plaisirs lentement distillés et de douleurs subtilement dosées.

    Sentir mon corps se tendre imperceptiblement en appréhendant la douleur qui va venir, la ressentir, la gérer, essayer de l'accueillir non pas comme une amie (pas plus que la majorité des gens, je n'aime cette souffrance) mais comme l'expression d'un plaisir exacerbé, sublimé en osant dépasser le supportable, puis  retomber dans un délicieux apaisement lorsque la douleur s'estompe et que les caresses prennent sa place...

    La douleur permet au désir et au plaisir de se retenir, de s'effacer au second plan lorsque d'autres sensations prennent la place. Et de cette alternance presque régulière, de ce chassé-croisé de sensations, d'impressions, de soupirs, de cris, de gémissements et de halètements, tout se mêle, tout se trouble, le vertige me gagne, et parfois, le plaisir naît alors de l'attente de la douleur à venir, plus que de l'attente de sa cessation...

    Cela peut durer longtemps, très longtemps, et j'aime cette idée de soumission, qui m'aurait paru décalée et incongrue il y a quelque temps... mais s'en remettre au plaisir de l'autre, pour moi c'est une preuve de confiance et d'amour... je lui offre mon corps, mon plaisir, ma douleur aussi... et la sollicitude qu'elle éprouve en distillant ces caresses, ces coups parfois, montrent à quel point elle est touchée par mon abandon total, et par la confiance que je porte en elle.

    Au-delà du désir et de la passion amoureuse qui nous anime, je crois pouvoir dire que ces jeux viennent largement ajouter à l'intensité des sensations partagées, avec le sentiment qu'ils sont uniques et que nous vivons une alchimie particulière, une osmose rare qui transcende nos émotions, qui rend nos sensualités fusionnelles, qui nous ouvre les portes de plaisirs jamais atteints...

    En toute sensualité, en toute confiance, en tout abandon... je l'aime...


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  • Tornade blanche

    Il y a eu, un moment, dans ma relation avec M., une évolution nécessaire qui s'est faite et dont je n'ai pas parlé ici.
    C'est le moment où elle a revêtu son costume de "tornade blanche" (sourire) pour faire le ménage dans mes relations.
    Je ne l'ai d'ailleurs pas ressenti comme une brimade ou une contrainte impossible.
    Ne vous méprenez pas.

    Mais la relation amoureuse forte, avouée et librement acceptée qui nous liait nécessitait, d'une part qu'une totale transparence soit instaurée entre nous, d'autre part que mon comportement dispersé se régule pour plus de calme et de sérénité, afin de mieux vivre pleinement ce qui nous arrivait.
    M. m'a donc demandé de faire la part des choses, de me donner du temps pour moi et pour nous deux, et m'a convaincu très logiquement de prendre beaucoup de recul (voire rompre) avec certaines rencontres et d'écrire à mes correspondantes afin de clarifier la situation et les éventuelles attentes que certaines pouvaient avoir à mon égard.

    Pour ce faire, j'ai pris ma plus belle plume numérique (euphémisme pour dire que ce courrier ne fut pas facile à rédiger et nécessita de nombreuses ratures, mots choisis, relectures et corrections).

    Une fois que je fus satisfait - et pas peu fier - du résultat, M. en fut la première lectrice et, au nom de cette transparence nouvellement instaurée, je sollicitai son approbation sur le texte avant de l'envoyer, me contentant de le personnaliser pour chacun, en adaptant quelques phrases par rapport au texte qu'elle avait approuvé.

    Ainsi, chacune fut avertie de l'importance que M. prenait dans ma vie : je ne rompais pas tout lien amical, et tout libertinage ne s'arrêtait pas, d'ailleurs ; mais désormais, il ne s'envisageait qu'avec, au minimum l'accord inconditionnel de M., au mieux sa présence et sa participation. En outre, elle était avertie de tous les messages que je recevais, de leur teneur et de mes réponses.
    Transparence encore, transparence toujours. Et qu'on ne sy méprenne pas non plus là-dessus, j'étais (et je reste) totalement d'accord sur ce choix de procéder, que je n'imagine même pas qualifier d'exigence ou de contrainte. C'est à ce prix que notre "couple" peut envisager de tenir, et je compte bien ne pas lui donner d'occasions de me prouver le contraire !

    J'ai reçu beaucoup de réponses à ce mail.
    La plupart pour se désoler, les personnes regrettant mon choix et mettant fin à un dialogue agréable et amical, parfois instauré depuis plusieurs mois, ce qui m'a ouvert les yeux : je n'imaginais pas être l'objet de tant d'attention et de convoitises (sourires) de la part de personnes avec qui je pensait dialoguer uniquement amicalement, sans imaginer d'autres perspectives !
    Amusée, M. a pu ainsi m'apprendre quelques "ficelles" des ressorts de la psychologie féminine profonde... Quelles découvertes !

    J'ai aussi dû mettre fin à deux rencontres, épisodiques mais dont le contexte ne cadrait plus avec les nouvelles dispositions adoptées. Ce ne fut pas simple, voire même une nouvelle expérience pour moi qui ne sait pas dire "non".

    Mais je dois avouer que le "ménage" ainsi fait avec l'aide de M. dans mon carnet d'adresses m'a aussi permis de dégager de la sérénité. Car j'étais vraiment trop dispersé. Depuis, deux ou trois personnes me contactent à l'occasion, mais nos échanges sont strictement amicaux, j'y veille farouchement.
    M. est informée de ces contacts en totale transparence (notion que j'ai d'ailleurs eu quelques difficultés à mettre en place, alors ce n'est pas pour la trahir au premier mail arrivé !).

    Finalement, je suis très heureux de ces dispositions. Et si M. m'y autorise, avec ou sans elle, une rencontre est toujours possible...


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  • ecrireJe me suis souvent demandé pourquoi je venais ici, sur ce blog, coucher mes états d'âme, mes délires, raconter, me raconter, sur ce papier virtuel...
    Je suis un littéraire. C'est un fait. L'écrit a toujours beaucoup représenté dans ma vie. J'aurais aimé avoir le talent suffisant pour être publié.

    Besoin de reconnaissance ? sans doute un peu, je dois l'avouer. La liberté que représente ce "métier" est tentante, même si je sais qu'il s'agit d'un raccourci idéaliste lorsqu'on doit en vivre au quotidien.

    Alors, pourquoi noircir ces feuilles, ces écrans ?

    Pour moi ? évidemment. Il ne saurait en être autrement. Ces écrits sont miens, sont moi, avec toutes mes contradictions. Mieux que le monologue sur le divan d'un thérapeuthe, ils me permettent de matérialiser et de concrétiser mes angoisses, mes peurs, mes affres au quotidien, mes doutes et mes joies.

    Pour être lu ? cette notion propre au blog, à l'interactivité qui lui est intrinsèque, est justement ce qui le différencie du journal intime. Et savoir qu'on est lu, qu'on figure en bonne place dans le classement des blogs populaires, voilà un élément qui a un impact sur l'ego : comment le nier ?

    Mais je ne rédige pas pour grimper dans le classement, avec des textes faciles et des photos racoleuses.
    Ma place dans ce "top" est peut-être due à l'appréciation de mes écrits, mais je ne changerai pas leur teneur pour améliorier ou garder mon rang.
    Pour autant, je ne dénigre pas ceux qui écrivent des textes qui plaisent ; chacun son style, son originalité, sa personnalité, ses raisons de venir ici, pour écrire, et pour être lu.

    Il est vrai que, si j'écrivais uniquement pour moi, je coucherais sur ce blog tout autant d'états d'âme et beaucoup plus de poèmes, très vraisemblablement. Il est vrai également que d'autres écrits s'y retrouveraient moins, ou peut-être avec une écriture différente ; je pense aux récits de mes rencontres, à ces anecdotes amusantes ou bien à ces billets sur l'actualité, racontés dans un style plus journalistique, avec une réelle volonté d'intéresser des lecteurs potentiels.

    Mais le plaisir d'écrire me motive. Profondément. Et si je ne me lance pas dans des récits de plus grande envergure, ce n'est pas par manque d'idées ou d'envie mais par manque de temps, tout simplement.

    J'ai aussi remarqué que l'interactivité du blog modifie profondément la liberté de ton ou d'expression qu'on peut avoir. De même, lorsque des personnes vous reconnaissent, le libre-arbitre et la spontanéïté n'y sont plus.
    C'est pourquoi je tiens à garder mon anonymat sur Blogland (j'ai déjà été reconnu par quelques personnes qui ne savaient pas que j'écrivais ici... il y a des mots-clé dont je devrais me méfier...).
    Cette liberté d'expression, favorisée par le pseudonyme, m'est nécessaire pour que je puisse écrire ce que je souhaite, comme je le souhaite.

    Enfin, il me me viendrait pas à l'idée de considérer Blogland comme un lieu de rencontres libertines. Non pas que je ne saurais être tenté... mais parce que ça me semble incongru.
    Ce n'est pas ce que je souhaite y trouver, et je sens que j'y perdrais une grande partie de ma liberté d'écriture.
    Et cette idée m'est trop nécessaire, précieuse et vitale pour que j'y sacrifie.

    Bloguer, acte égoïste ? Peut-être.
    Mais c'est pour moi que j'écris, et n'y puis rien changer.


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  • J'ai déjà plusieurs fois évoqué ma non-jalousie. Sentiment bizarre, mais qui mérite d'être analysé encore et encore...

    Pour moi, la jalousie apparente est l'expression d'une "possession mal placée" : de quel droit est-on "propriétaire" de l'autre, fût-il l'être aimé, son conjoint légitime ?

    Je ne peux l'accepter...
    Pour autant, comment expliquer ce sentiment de douleur, lorsqu'on est ainsi en manque, manque dont je ne souffre pas ou peu, semble-t-il, bien que j'aime...

    Ce décalage de perception m'a parfois torturé jusqu'à la douleur, jusqu'à la souffrance, et a provoqué une culpabilité terrible. Le fait que je ne souffre pas aurait-il signifié que je n'aime pas, du moins pas avec la même intensité que je suis aimé ?
    De quoi vraiment culpabiliser.
    Je me suis même souvent demandé si je savais aimer, si j'étais capable d'aimer.

    Je pense que oui. Mais simplement, la souffrance due à ce manque ne me touche guère, car je sais que je suis aimé, et cette certitude suffit à mon bonheur et me comble. Je n'ai pas forcément besoin de présence physique (disons pas à un point si impérieux que ça) pour combler le manque.

    J'oserais peut-être faire le parallèle avec un autre comportement, celui que j'appellerais de "collectionneur". C'est-à-dire une personne qui passe son temps à chercher à acquérir une chose, mais qui, une fois qu'elle l'a acquise, se satisfait de la sensation de possession, sans nécessairement en envisager l'usage au quotidien.

    Ainsi, le collectionneur fortuné va acquérir des tableaux ou des objets de valeur, mais sera heureux de les savoir à l'abri dans son coffre de banque, sans avoir besoin de les exposer dans un musée ou dans sa maison. Le sentiment de satiété procuré par la notion de possession, de l'acquisition de l'objet convoité lui suffit pour être heureux.

    gouttePourquoi ce parallèle, alors ?

    Parce que, pour moi, je me rends compte que la simple certitude d'être aimé suffit à ne pas me rendre jaloux, à apaiser les affres de l'état de manque, de l'absence de l'autre. Bien sûr, il me faut des moments de présence physique, de rencontres réelles... bien sûr, je la verrais volontiers tous les jours si c'était possible... mais je sais que je ne souffre pas trop des moments d'absence ou d'attente...

    J'ai longtemps culpabilisé, me disant que je ne savais pas aimer puisque je ne souffrais pas.
    Mais puisque je sais qu'elle m'aîme, peu m'importe le temps (raisonnable quand même) entre deux rencontres... peu m'importe aussi qu'elle prenne du plaisir physique en d'autres bras que les miens... si elle me sourit encore et m'accueille toujours en son coeur...

    Je l'aime...


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