• Une rencontre pittoresque

    Une rencontre pittoresque

    Presque de l'ordre du fantasme, en tous cas très amusant lorsqu'on y songe... avec du recul...
    Il y a deux ans environ... j'en étais à mes débuts sur le Net... peu à l'aise encore...

    CoiffeurUn samedi après-midi, j'étais chez mon coiffeur. Entre le shampooing et la coupe, j'attendais mon tour en feuilletant un magazine. A l'autre bout du salon, une cliente faisait de même...
    Et dans la glace, nos regards se sont croisés, accrochés, soutenus.

    Comment la décrire ? 35-38 ans, blonde, quelques rondeurs très agréables et sensuelles, blonde, bronzée, très élégante, bcbg, un look "Catherine Deneuve"...
    Bref, le genre de femme que je n'oserai jamais aborder !

    Nos échanges de regards continuent, avec un léger amusement de part et d'autres. Le nombre de miroirs du salon de coiffure permet de jouer et de varier les angles de vue... Je sens un petit feeling passer, avec un petit pincement à la colonne vertébrale... mmmm...

    Vient le moment de ma coupe. Mon coiffeur habituel s'occupe de moi et nous devisons distraitement de choses et d'autres. Il est appelé par une de ses collègues à l'autre bout du salon. Il s'éloigne, et je ne peux m'empêcher d'avoir un doute, une intuition subite. Il revient deux minutes plus tard, et continue sa coupe, et nous reprenons notre conversation, banale... on parle respectivement de famille, de vacances, de boulot...

    A un moment il sourit, se penche vers moi, et me dit que, discrètement, il me "cuisine" depuis quelques minutes, car une cliente du salon a flashé sur moi !
    Je ne suis qu'à demi-surpris, car je sais bien sûr de qui il s'agit. Mais que le jeu de regards, très virtuel, débouche sur une perspective plus audacieuse, voilà qui est bien inhabituel !
    Et puis, je suis très gêné, car mon épouse et ma fille fréquentent également ce salon...
    S'en suit alors un échange plein de sous-entendus feutrés, entre lui et moi... Il me fait comprendre, sans rien dire d'explicite à ce sujet, que je ne suis pas le premier à vivre cela, et que lui-même, bien que marié, a également quelques cartes de visites de clientes dans sa mallette professionnelle, parmi les ciseaux et les peignes...

    Au moment de payer et de partir, c'est sa collègue qui vient en caisse et qui me dit très directement que la cliente tient à me communiquer, si je suis d'accord bien sûr, son numéro de téléphone. Après un flottement de ma part, j'accepte. Elle revient quelques secondes plus tard avec une carte du salon sur laquelle un numéro de portable figure au stylo.
    Je paie et je sors.

    Je suis amusé, flatté et... gêné : que faire ? Finalement, je cède à la tentation et j'appelle le numéro deux minutes plus tard... elle décroche... je me fais reconnaître... rire gêné de part et d'autres... amusement quant au procédé employé... Je lui communique mon numéro de portable, et nous gardons le contact.

    Nous avons échangé quelques mails, quelques coups de fil avant de nous rencontrer pour déjeuner un midi dans une grande brasserie parisienne.
    Mais là, au fur et à mesure de la conversation, se confirme ce que je craignais. Je sens bien que cette rencontre, cette femme, par son look, vit dans un monde qui n'était pas le mien...
    Dans la brasserie, elle est connue... cela semble son repaire habituel. Le voiturier, le maître d'hôtel la saluent avec de grands sourires, et moi je suis gêné, comme emprunté là au milieu...
    Cela dit, elle reste une personne très agréable, et j'ai passé un moment délicieux à déjeuner avec elle... Nous parlons de choses et d'autres... Divorcée, elle n'a aucun souci d'argent.
    Elle vit dans le triangle Neuilly-Auteuil-Passy. Ses fréquentations et son train de vie sont à la hauteur de ce "triangle d'or"... week-ends à Deauville, soirées chics, avocats, belles voitures, grands hôtels...

    J'ai comme l'impression de " jouer " dans une cour qui n'était pas la mienne... pour accéder à ce monde-là, il me faut des moyens (financiers surtout) qui ne sont pas les miens.
    Elle me parle - la première - des clubs qu'elle fréquente parfois, et cite "Les Chandelles". Je ne connais pas... une recherche sur le Net m'apprendra qu'il s'agit du club échangiste le plus sélect de la capitale...

    Mais je ne pourrai jamais assumer la logistique nécessaire à une telle rencontre. Je m'en rends compte très vite, même si elle me plaît terriblement...
    Je pense d'ailleurs que ce constat est partagé.
    Nous passons un moment agréable. Nous nous quittons avec sourire et élégance, mais j'ai comme un pressentiment évident.

    Nous avons échangé quelques mails par la suite, puis elle a rompu le contact.
    Je n'en ai pas été surpris, cela semblait tellement logique...
    Je ne l'ai jamais revue depuis.
    Il m'en reste le souvenir agréable d'une très belle rencontre, souvenir amusant quant au pittoresque des circonstances...

    Depuis, je ne vais plus chez mon coiffeur sans penser à elle...


  • Commentaires

    1
    heaven
    Vendredi 10 Septembre 2004 à 12:55
    coiffeur
    Tu dois frequenter un coiffeur chic charmeur pour y rencontrer des Ladies...
    2
    Charmeur
    Vendredi 10 Septembre 2004 à 13:06
    Chic ?
    Disons qu'il est effectivement dans un "beau quartier" de Paris... justement dans ce "triangle d'or"...
    Mais je suis sûr qu'il y a des ladies dans les autres salons... ne serait-ce que dans le tien, le jour où tu t'y rends ! ;-)
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    3
    heaven
    Vendredi 10 Septembre 2004 à 13:07
    Mon coiffeur
    me coiffe chez lui (salon prive) en general y a pas grand monde.
    4
    J.
    Vendredi 10 Septembre 2004 à 19:08
    C'est dommage quand même...
    ... de ne pas avoir pu la gouter pour des raisons financières... tu devrais aller du côté de Barbès ;)
    5
    Charmeur
    Samedi 11 Septembre 2004 à 12:41
    Barbès ???
    Euh... J., je ne comprends pas ton commentaire...
    Tu peux m'expliquer un peu plus ? Pour une fois, il me faut un dessin... ;-)
    6
    EclatDuSoleil
    Dimanche 12 Septembre 2004 à 00:46
    Merci... et dessin !
    Grand merci pour ton "charmant" commentaire sur la dernère nouvelle de mon Pink Blog (mais d'un "Charmeur" peut-on attendre autre chose ??). Si tu en as sur les autres nouvelles, même critiques, n'hésite pas, c'est très intéresant, le feed-back des lecteurs ! Quant à Barbès, notre amie J. voulait sûrement dire qu'en allant chez le coiffeur à Barbès, tu rencontrerais des femmes que tu pourrais inviter dans des lieux correspondant à leur standing... voire mieux, sans ruiner ton compte en banque... et donc vivre tes rencontres jusqu'au bout... Me trompé-je, J. ? En attendant, raconte-nous encore tes péripéties, ça me donne des idées pour écrire d'autres "Pink nouvelles"... si tu m'autorises bien sûr à m'inspirer librement de tes "aventures" !
    7
    Charmeur
    Dimanche 12 Septembre 2004 à 23:27
    Barbès !!!
    Merci à toi, EclatDuSoleil, pour ces mots si gentils... Promis, je viendrai encore te lire, et commenter...
    Quant à ton analyse de Barbès, elle est peut-être juste, mais je crois que je préfère encore mon coiffeur...
    Que veux-tu, je ne me suis jamais senti aussi bien que dans la peau de Cyrano (de Bergerac) : désargenté mais si riche de coeur et d'esprit !
    Adolescent, j'ai connu la pièce par coeur, mais il me restera toujours trois moments très forts :
    - lorsqu'il lance sa solde du mois pour faire arrêter une pièce massacrée par un piètre acteur "pour vivre alors, rien ne me reste (...) mais quel geste !",
    - lorsqu'il explique sa façon d'être à Christian "Ne pas grimper bien haut peut-être, mais tout seul",
    - sa mort enfin, lorsqu'il cherche (sa raison d'être, résumée dans les deux derniers mots de la pièce) "mon panache".
    Je suis un Charmeur, je veux rêver, et il me semble tout de même que ce qui compte, c'est de vivre une belle relation, plutôt que de vivre une relation "jusqu'au bout"...
    Je préfère faire peu, mais avec style et panache, plutôt que de faire beaucoup, mais avec peu d'allure et d'élégance...
    J'ai toujours aimé privilégier la qualité à la quantité... idéaliste peut-être, mais fier de l'être...
    Et plus prosaïquement, j'ai trouvé amusant cette rencontre, dans un endroit presqu'improbable, et l'anecdote (véridique évidemment) m'a paru plaisante à raconter ici...
    Mais je ne compte pas sur mes rendez-vous chez mon coiffeur pour d'autres rencontres... sourires...
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