• Souvenirs... lointains...

    J'ai 19 ans... en fac... à l'époque, je suis timide et mes rencontres sont rares, très innocentes, voire superficielles...
    La période des examens de fin d'année... on est dans une salle, et non dans un amphi, un par table... cette proximité inhabituelle fait qu'on se regarde tous un peu plus, les uns les autres... dans la rangée placée à ma droite, deux tables devant, une fille...

    Elle est grande, mince, chatain, cheveux longs, vêtue (et c'est ça qui fait que je la remarque) d'une combinaison blanche d'une pièce, un peu comme un pilote automobile... Je trouve ça original et très sexy...
    Nos regards se croisent, nous échangeons un sourire silencieux, une moue de connivence quant au sujet de l'examen...
    Au sortir de la salle, je me dirige naturellement vers elle ; nous échangeons quelques mots, prenons un café ensemble... Repas également avec elle le midi. Un feeling semble naître... Appelons-là S.

    Elle me présente son amie, C. Et là, je suis subjugué et dérouté. Une fille belle, mais d'une beauté naturelle, troublante parce qu'à la fois innocente, fraîche, mais taquine et séductrice affirmée. Différente de S. qui a un petit côté plus "anguleux", plus "dur", plus masculin peut-être (est-ce sa combinaison qui me fait penser à cela ?). Je suis partagé entre ces deux filles que je ne connais que depuis quelques heures, mais qui discutent avec moi et me titillent gentiment.
    Le soir venu, S. qui a sa voiture, me propose d'aller en boîte, avec elle et C. Comment refuser ?

    Dans l'atmosphère tamisée, c'est C. qui affiche la première ses intentions et qui m'embrasse. Je me love contre elle, sur la banquette. Elle est douce, câline, tentatrice...
    S. est à côté mais ne semble ni vexée ni frustrée de ce choix.
    Une première série de slows. Je suis, bien sûr, sur la piste, dans les bras de C., nos bouches se quittent à peine. Elle est contre moi et je savoure ce bonheur... sans parler... les mots sont inutiles...

    Fin d'un nième morceau. S. est debout, à côté de nous, et elle veut danser avec moi. Je libère C. et je m'exécute volontiers. C. ne reste d'ailleurs pas longtemps seule, et est invitée à son tour.
    S. parle avec moi. S. parle de C. Elle me dit de ne pas m'emballer, de ne pas m'attacher. Elle me dit que pour C., je ne suis qu'un "feu de paille", une rencontre parmi d'autres, car elle change souvent, très souvent ; elle ne "garde" pas un même garçon plus de quelques jours, avant de passer rapidement à un autre. Moi, tout à mon bonheur, j'écoute distraitement, acquiesçant à tout ce qu'elle me dit... peu m'importe, d'ailleurs.

    Puis nous parlons d'elle. Elle me demande si elle me plaît. Je réponds oui, bien sûr, sinon le feeling n'aurait pas été présent. Elle me regarde dans les yeux, me sourit, et me colle un baiser sur les lèvres ! Je suis surpris. Elle sourit encore et répond à mon interrogation muette par un nouveau baiser, plus appuyé. Un vrai baiser cette fois. J'avoue que, non seulement je me laisse faire, mais je l'embrasse à mon tour, sensuellement, fougueusement, tout en me demandant si je ne me fourre pas dans un drôle de pétrin... Dans le pire des cas, je me vois au milieu d'une explication de texte entre les deux amies, et au mieux, je me retrouve méprisé, seul et abandonné des deux, à force d'avoir voulu jouer avec le feu ! Me voilà certainement bon pour rentrer à pied chez moi...

    Fin du slow. C. est devant nous. Je redoute le pire. S. se sépare de moi, un nouveau slow enchaîne, et ... C. m'enlace et enlace également S. qui reste, avec nous, sur la piste ! Nous dansons ce slow à trois ; j'en reste abasourdi ! Les autres danseurs nous regardent, mi-amusés, mi-choqués. Les deux amies, nullement gênées, me sourient et m'embrassent alternativement, sur la bouche. Je suis étourdi, ne sachant plus comment gérer tout ça... J'improvise en temps réel, mais je sens le regard des autres, dans la boîte, et c'est, pour moi, à la fois de la gêne et de la fierté, car je vis quelque chose qui les tenterait bien plus que ça ne les choque, j'en suis persuadé.

    S. me raccompagne chez moi, au petit matin.
    Les jours suivants sembleront plus ternes par rapport à ce petit moment d'égarement, comme je pourrais l'appeler. Je revois encore C. le lendemain, mais dès le surlendemain, je ne suis plus qu'une histoire ancienne pour elle ; elle est partie vivre "d'autres aventures"...
    Alors S. se rapproche. Nous sortirons ensemble pendant un bon mois, et j'en garde un délicieux souvenir.

    Etaient-elles bisexuelles ? Je ne le pense pas. Juste un petit moment de délire de deux copines, un soir en boîte, attirées par le même garçon...


  • Commentaires

    1
    petitechose
    Vendredi 17 Septembre 2004 à 16:02
    MIMI
    Drôlement "mimi" cette anecdote...Mais je préfère ..l'histoire du jambon beurre
    2
    Charmeur
    Vendredi 17 Septembre 2004 à 17:41
    Jambon ?
    Dans cette histoire, j'aurais fait le jambon, non ? et je crois que cela n'aurait pas été désagréable du tout ! ;-)
    Cela dit, j'étais un peu "jeune"... et je crois, très honnêtement et sans prétention, que je sais mieux maintenant comment aimer une femme... (je n'ai pas dit que je sais "bien", j'ai dit que je sais "mieux"... pas de prétention de ma part ;-)
    3
    ange noir28
    Vendredi 17 Septembre 2004 à 17:53
    huhu
    Tu as vecu une histoire imprésionante! En tout cas j'aime comme tu présente t'es textes et comme tu tournes t'es phrases. bisous
    4
    J.
    Vendredi 17 Septembre 2004 à 20:06
    :)
    Elles n'étaient pas forcément bi... mais très bonnes amies. V., je la connais depuis plus de 10 ans... lorsque nous étions ados, nous nous "entraînions" ensemble... lorsque nous allions en boîte, nous sortions avec le même mec, nous nous amusions à nous montrer homo.... Nous avons même failli franchir une limite, mais j'avais trop bu pour ça (lol) Ce sont de très bons souvenirs, un apprentissage de la sexualité que nous avons fait ensemble, cela nous lie... je sens qu'elle recommencerait volontiers, mais je ne me sens pas le courage moi...
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    5
    EclatDuSoleil
    Vendredi 17 Septembre 2004 à 22:40
    Salut Charmeur !
    Après les délicieux compliments que tu laisses sur mon Pink Blog, à moi de te complimenter sur la manière dont tu tournes tes souvenirs amoureux et sensuels ! Tu nous racontes tant de situations insolites que je me demande parfois si tu les as vraiment vécues ou si tu as une belle imagination... Je te souhaite la première solution, mais pour nous lecteurs, peu importe : ce qui compte, c'est que tu racontes bien ! @+
    6
    Charmeur
    Vendredi 17 Septembre 2004 à 23:21
    Insolite mais vécu !
    Eh bien je peux te certifier que tout ce que je raconte est du vécu à 100%...
    Je ne donne pas les prénoms, je ne donne pas les lieux, je ne donne pas les dates... et parfois, je tricherai un tout petit peu pour qu'on ne puisse deviner la circonstance exacte... mais tout m'est arrivé...
    Et le plus drôle, c'est que je n'ai pas fini de raconter... mais petit à petit...
    7
    Cooper
    Lundi 20 Septembre 2004 à 00:01
    La grande classe
    Je suis devant ton blog depuis dix minutes j'ai lu les derniers billets, c'est vraiment bien. Mais je suis interloqué, ce blog est extremement beau. J'ai l'impression d'etre dans un chateau classé monument historique. Bravo, c'est extremement beau, la grande classe !
    8
    Charmeur
    Lundi 20 Septembre 2004 à 00:46
    Merci Cooper,
    pour ces compliments...
    Imagine un château du 18è siècle, finement ciselé et blanc, avec une prairie et des parterres de fleurs, des femmes en robes de soie... c'est l'ambiance que j'ai voulu...
    Un libertinage élégant et doux, sensuel et à fleur de peau... comme je cherche à être...
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