-
La constance et la vertu
Deux informations contradictoires entendues ce matin à la radio :
- Bush, consacré "homme de l'année" par le magazine TIME, pour sa constance (sentiment considéré comme une qualité, aux USA).
- Le procureur de la République de Bayonne qui, lors d'un congrès de procureurs européens en Allemagne, a subtilisé la carte de crédit d'un de ses collègues allemands pour monnayer les charmes de péripatéticiennes, dans une maison close.Deux infos qui me font sursauter. Et pourtant...
A bien y réfléchir, quel est le pire ? Prôner la droiture et s'y tenir, ou prôner la vertu et faillir ?
Prôner la droiture et rester inflexible et obstiné, quitte à déclencher des guerres qui sont de véritables croisades et don l'efficacité reste à démontrer...
...ou prêcher la vertu et céder aux faiblesses de la chair et montrer que, finalement, pour être magistrat on n'est pas moins homme, un être humain comme tous les autres, ce qui semble, pour le moins, plutôt rassurant ?Je ne suis pas un modèle.
J'essaye de vivre mes contradictions le moins mal possible.
Je ne suis pas non plus juge aux affaires matrimoniales.
Heureusement.Mais je me suis toujours méfié des gens qui "lavent plus blanc que blanc". Le manichéisme n'existe pas dans notre société, faite de tellement de nuances, riche de tant de mélanges, et tellement plus belle pour tout ça !
Alors, entre un chantgre de la croisade sécuritaire et sectaire qui se révèle inflexible, et un porte-parole de la vertu sociale, qui montre ses faiblesses humaines, quel sera mon choix ?
Certes, le vol de carte de crédit est condamnable et il est juste que ce magistrat paie pour cela.
Mais au risque de vous choquer, je trouve ce dernier personnage éminemment plus sympathique que le président des USA.Pas vous ?
-
Commentaires
2CharmeurMardi 21 Décembre 2004 à 10:483TschokMardi 21 Décembre 2004 à 12:34Salut Charmeur
Très content de relire tes billets. Pour répondre à ta question, aucun des deux ne m'est sympathique: le premier est un accusateur pulic dont le job consiste à envoyer les autres dans des prisons pourries, ce qu'il ne peut ignorer, mais pourtant il le fait quand même. Le second est un chef d'Etat qui s'est posé en commandant en chef d'une armée capable de gagner toutes les guerres, mais incapable d'imposer la paix là où elle a pourtant obtenu la victoire. L'un comme l'autre assume des fonctions nécessaires, mais pas sympathiques.4LittleMardi 21 Décembre 2004 à 18:15Tirer
avec la carte bancaire d'un collègue...pour faire un dépot...de liquide...Pas de très bon gout tout ça...( si je peux me permettre cette mauvaise blague )5heavenMercredi 22 Décembre 2004 à 06:06Choisir ?
Non, je ne choisis pas. Je me suis simplement demandé quel était le meilleur entre la rigueur et la faiblesse... ces deux exemples n'étant là, par un caprice de l'actualité, que comme illustration...
Ajouter un commentaire
Bonne revue de presse.