• Des mots... d'émotions

    Il y a des femmes qui aiment parler. Avant, pendant, après.
    J'ai connu une telle femme. Elle aimait les messages où je décrivais longuement, par le menu, des situations érotiques, fantasmées ou mises en scène future de nos ébats.
    Depuis nos lieux de travail respectifs, ces emails faisaient monter  le désir jusqu'à notre prochaine rencontre. Du moins, nous le souhaitions, nous l'espérions.
    Pendant nos rencontres, elle aimait également que je parle sans cesse, mêlant la description de ce que je lui faisait, de mon ressenti, à toutes les caresses en elles-mêmes.
    Joindre la parole aux actes, en quelque sorte.
     
    Mais pourtant, moi qui suis un bavard invétéré, une vraie pipelette - et l'écriture n'en est qu'une bien pâle illustration - moi qui aime me définir comme un "obsédé textuel", j'avais trouvé qu'à la longue, trop, c'était trop.
    Car parler, soutenir un tel dialogue en des moments où le corps et les gestes sont déjà tellement expressifs, était difficile et contribuait même à faire retomber la concentration, le désir, le plaisir...
    Parce que parfois, respirations, soupirs ou gémissements, valent bien mieux que mille phrases et parlent à l'oreille d'une musique qui la berce et l'emporte bien plus sûrement que tout : vous souvenez-vous des gémissements lascifs de Donna Summer chantant "Love to love you"... ?
     
    Alors, nous avions évoqué récemment ce sujet avec M. : parler pendant l'amour...
    Et lors de notre dernière rencontre, alors que nous restions jusqu'ici bien souvent muets - mais pas silencieux - pendant ces joutes sensuelles, tous ces mots que nous connaissons, bien que nous ne les ayons quasiment jamais dit depuis tous ces mois où nous nous voyons, tous ces mots sont venus sans avoir même à nous concerter au préalable.
    Nous avons échangé des propos que le plaisir et le désir nous autorisaient à prononcer, mots sensuels, mots osés, mots triviaux, grossiers ou presque vulgaires. Mais la situation nous permettait tout, l'échauffement des sens nous faisait abandonner toute retenue...
     
    Ce n'est que lorsque le l'orage du plaisir a commencé à refluer doucement, lorsque nos battements de coeur ont commencé à se calmer, que nous avons éclaté de rire, hésitant entre honte, pudeur, et bonheur de ces instants partagés...
     
    Les mots sont le vecteur de nos émotions... et je crois que la puissance du verbe n'est pas un vain mot.


  • Commentaires

    1
    Ange
    Jeudi 21 Avril 2005 à 09:37
    Véritable pipelette...
    ... à la verticale, je deviens muette à l'horizontale :) Pas silencieuse, non, muette :)
    2
    Charmeur
    Jeudi 21 Avril 2005 à 12:26
    Angy...
    Muette ? tout dépend ce qu'on te fait, non ? Allez, zou... et tu reviendras demain pour le "B"... Baisers, Angy.
    3
    Vendredi 22 Avril 2005 à 05:50
    parler
    La probleme avec parler pendant qu'on fait l'amour, c'est qu'il y a des sentiments qui ne peuvent pas etre exprimer par des mots. Il faut les exprimer avec les yeux, avec les actions, avec l'esprit.
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    4
    Lundi 25 Avril 2005 à 18:26
    Rien que la moralité...
    de votre texte rend ma visite lumineuse ! Longtemps que je ne vous avais lu F... Tendresse et sourire
    5
    AlChY
    Vendredi 6 Mai 2005 à 01:30
    ;-)
    On prend les mêmes et on ne change rien.....................................................................................................................
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