• Comment j'ai rencontré Little...

    Peuple de Blogland, si j'ai fait ma demande il y a quelques jours, il faut que je vous raconte comment j'ai rencontré Little.

    Tout à commencé il y a bien des années (non, pas avant Marignan... Maozozo, on se tait !) lorsque, tout petit, je voyais défiler les clients dans la pharmacie familiale.
    Ils venaient chercher les potions que ma mère, fervente adepte de l'aromathérapie et de la phytothérapie, concoctait dans le petit laboratoire aux alambics d'alchimiste.
    Pharmacie
    Les préparations, poudres, feuilles séchées, sirops, huiles, breuvages, pilules et comprimés, s'étalaient dans de nombreux bocaux de faïences aux noms latins écrits de gothique à l'encre bleue, sur les multiples étagères de bois sombre de la boutique.
    L'odeur mêlée d'épices et d'alcools a bercé mon enfance et revient parfois me troubler la tête lors d'instants de nostalgie.

    J'étais un enfant alors tout à la fois craintif et turbulent, et déjà j'aimais faire mes « coups en douce ». De la bande de gamins du quartier, je n'étais pas le chef proclamé mais j'œuvrais subtilement pour faire passer mes idées. J'aimais ces interventions discrètes, ces manipulations, ces distillations subtiles (influence maternelle ?) de mots et d'idées pour manœuvrer et faire adopter mes choix en catimini.

    Bien sûr, cette façon d'agir avait son revers. Plus d'une fille fut mon égérie secrète, ma muse discrète... Elles n'en surent jamais rien. A cette époque, j'aimais déjà la poésie et je découvrais Rimbaud, Verlaine, Baudelaire, Gérard de Nerval et surtout Edmond Rostand et son fabuleux « Cyrano de Bergerac ». Les poèmes que j'ai écrits à cette époque ont souvent reflété cet état d'esprit où je couvais mes passions en secret, et où je laissais ma place à plus hardi que moi auprès des élues de mon cœur.
    Comme je l'écrivais alors, non sans cultiver ce sentiment de victimisation qui a accompagné longtemps mes tourments d'adolescent :

    S'il est Christian,
    Je suis Cyrano !
    Et puisqu'il est beau,
    Je serai éloquent !

    bicycletteAlors, avec tout cela, lorsque la petite Little nous rejoignait, blonde comme les blés, fine et chétive comme une petite fée, sur son vélo rouge, nous partions sur les chemins... à bicyclette... Eh oui, la chanson d'Yves Montand a également bercé mon enfance !

    Little... accompagnée de sa petite sœur Tim...
    Autant l'une était fée blonde, autant l'autre, aux cheveux d'un noir de jais, avait un tempérament de petite sorcière espiègle dont nous nous méfiions souvent.
    Dans mes souvenirs, elle ressemblait un peu à Wednesday, la petite fille de la famille Addams (non, Tim, pas taper... mes souvenirs s'embrouillent, tu sais...).
    Je n'ai rien avoué à l'époque à cet ange, aussi blond que sa cadette était brune... (différence surprenante, mais sa mère - Mamankeli comme elle disait - avait eu, je crois, des amours tourmentées... quant à son père, je pense ne l'avoir jamais vu...).
    Et je me suis contenté de cet amour secret...

    Puis je suis parti vivre et m'établir dans la grande ville. Tous ces souvenirs se sont estompés. La pharmacie a été reprise par ma sœur lorsqu'elle obtint son doctorat.
    Parfois, à l'occasion de vacances, lorsque je revenais en ces lieux familiaux, j'apercevais la brune Tim venir chercher des ingrédients pour ses préparations qui faisaient chuchoter dans son dos les commères du quartier. Dieu, qu'elle était devenue belle ! Et je crois que le mystère qui l'entourait, ces allégations de sorcellerie ou de magie n'y étaient pour rien ! Même sans cela, elle aurait fait tourner bien des têtes et suscité bien des commentaires : elle était devenue une femme accomplie, aux formes sensuelles, aux décolletés vertigineux, au regard ensorcelant...
    Je n'ai jamais osé lui demander des nouvelles de sa grande sœur... Little...

    Jusqu'à cette fin d'après-midi d'été.
    Un couple entre dans la pharmacie et une femme demande à mon beau-frère (qui était derrière le comptoir ce jour-là) des pansements puis des préservatifs. Il s'enquiert de précisons complémentaires. Elle explique qu'elle veut essayer les préservatifs avec son chien, que c'est par précaution puisqu'il est blessé.
    pharmacie2
    Je me trouvais par hasard dans la pièce voisine à ce moment-là. Inutile de vous dire que j'ai penché la tête pour voir qui pouvait faire cette demande ahurissante.
    Deux choses m'ont alors frappé et resteront à jamais gravées en ma mémoire. La première était la tête hallucinée de mon beau-frère, cramoisi, les yeux exorbités, la bouche béante, suffoquant, ne sachant s'il devait se contenir ou expulser cette « femelle lubrique » (comme je le connais, il devait certainement la qualifier ainsi, sur le moment présent, j'en suis certain). La seconde chose fut un visage blond comme les blés d'août, bronzé comme un pain d'épices de Bourgogne, un sourire désarmant, une silhouette fine et gracile, toute petite... Little !

    Il m'a fallu plusieurs minutes pour m'en remettre, moi aussi. Et lorsque mon cœur se calma enfin, elle avait disparu depuis longtemps !
    Mais la seule femme qui osait se promener en ville avec Tim, aussi blonde que sa cadette était brune, ne pouvait être que Little.
    Je l'ai abordée, enfin... Nos retrouvailles furent épiques et parsemées de fous rires, d'embrassades, et de récits, jusque tard dans la nuit...

    Cet été-là, j'ai ressorti mon vélo...

    _______________
    P.-S. Tout ceci est véridique. Si vous souhaitez des précisions, il vous suffit de cliquer sur les liens dans le texte...


  • Commentaires

    1
    Little
    Jeudi 15 Septembre 2005 à 09:17
    Charmeur Chéri.....Alors
    pour une surprise, elle est de taille......Le temps d'écriture qui m'est imparti est terminé.....mais je reviendrai..... Baisers ....heu.....tendres...Non pas la tête Angy
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    2
    Enkeli
    Jeudi 15 Septembre 2005 à 10:57
    La tête ?
    Tu vas voir, ta tête, toi, bientôt... Non mais je vous jure, y a plus de jeunesse...
    3
    Charmeur
    Jeudi 15 Septembre 2005 à 14:55
    M'enfin, Mamenkeli....
    ... tout ce que j'ai dit est vrai... pas vrai ?
    4
    Phylmots
    Vendredi 16 Septembre 2005 à 12:06
    Salut la famille !
    Bon ben avec ce nouvel opus on peut espérer voir venir le temps des épousailles ! C'est pas de la pharmacie, c'est de l'horlogerie...quand j'disais qu'étais un peu Suisse !
    5
    Little
    Vendredi 16 Septembre 2005 à 19:47
    Phylpapa......Que nenni
    c'est très fin ce post...Mais tout est faux....
    6
    Timounch
    Samedi 17 Septembre 2005 à 00:53
    La brune de jais
    est très flattée parce qu'elle lit de cette épopée ! Votre rencontre fut épique et le reste n'en est que plus agréable ! Je m'en retourne à mes sortilèges ! Sourire
    7
    sensuelle
    Samedi 17 Septembre 2005 à 17:02
    tres jolie hisoire
    et drole en plus :) grace a toi jai decouvert little :) encore uen jolie surprise bises charmeur
    8
    Charmeur
    Lundi 19 Septembre 2005 à 15:01
    Merci à tous...
    pour tant de compliments... Sensuelle, je suis ravi de te faire découvrir un blog exceptionnel (n'ayons pas peur des mots)... Tim, je suis ravi que tu aimes, et tu vois bien que tout est vrai !... Little, tout est vrai : j'attends tes contre-preuves ; ne renie pas notre enfance, nos bousculades le cul dans les ronces et les joues barbouillées de mûres écrasées... Phylpapa, euh, "Coucou ?"
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