• Calimero de Bergerac

    N'ayons pas peur des mots.

    La claque à l'adolescence.

    Après m'être bercé dans la houle tranquille des poètes classiques, de Hugo à Verlaine, de Rimbaud à Nerval, j'ai découvert Rostand et Cyrano !
    J'ai été stupérait de la modernité du texte, de ce théâtre en vers si loin de Racine, où les réponses et réparties fusent d'un acteur à l'autre et dynamisent le rythme...
    J'étais passé de la régularité tranquille d'un match de tennis au jaillissement espiègle d'une partie de ping-pong.
    Et je découvrais que les propos les plus banals, une conversation, un récit pouvaient donner les alexandrins les plus dynamiques et élégants qui soient.

    Une révélation.

    Second phénomène : l'être bicéphale Christian-Cyrano qui séduit Roxane, celle qui personnifie la femme idéale que l'on imagine sur un piédestal inaccessible, si improbable qu'il faut être deux pour toucher son âme et lui voler un baiser.
    J'ai joué de cela à l'adolescence, me complaisant si souvent dans le rôle de Cyrano que je l'ai fait mien plus d'une fois, préférant m'effacer plutôt que d'avancer en pleine lumière.

    Mais, à la réflexion, n'aurais-je pas aimé être plus souvent Christian et tenir Roxane dans mes bras, au lieu de lui écrire des vers en secret ? C'est évident.
    Alors, j'ai joué de cette carte, en souhaitant avoir la beauté de Christian et l'esprit de Cyrano (plutôt que l'inverse... sourire...), afin de toucher l'âme et de faire pétiller les yeux de la Roxane du moment.

    Aimer être plaint, souhaiter qu'on me trouve beau, me dire que c'est peut-être un moyen de plaire, de charmer, sans prendre le risque de déconvenues hardies, attendre qu'elles viennent à moi, attendries par mes discours, par mes poèmes... Calimero, vous dis-je.

    Calimero de Bergerac

    Alors, même si j'en gardais le verbe, n'ai-je pas laissé derrière moi un peu de ce qui faisait la grandeur de Cyrano pour n'en garder que l'apparence ?

    Troquer le panache contre une coquille vide, c'est moins glorieux mais plus sécurisant !


  • Commentaires

    1
    léon
    Mercredi 18 Janvier 2006 à 13:58
    on se remplit de soi
    ou des autres...? tu nous fais quoi là charmeur... une séance d'autoflagellation ...? quand j'ai parlé de fouet... c'était pas ça à quoi je pensais...! mais tu as raison Cyranno c'est à tomber par terre..et puis évidemment la rencontre avec le romantisme...
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    2
    Charmeur
    Mercredi 18 Janvier 2006 à 15:12
    Auto... quoi ?
    Meuh non... juste un petit retour sur le passé, une analyse de Cyrano que je relis pour la nième fois avec toujours le même bonheur, la même émotion... et puis le petit côté Calimero, pas forcément glorieux, que j'ai pu voir chez d'autres aussi, en me disant que c'est sans doute une "stratégie" plus efficace qu'on ne pense. Le parallèle avec Cyrano était amusant... et sans doute vrai en ce qui me concerne. Voilà tout. Pour le fouet, je réfléchis, mais ce sera chaud, et pas tiède !
    3
    Jeudi 26 Avril 2007 à 13:54
    Hasard
    Le hasard fait bien les choses...C'est Cyrano qui m'a accompagné jusqu'ici!Alors je vais continué la ballade dans votre univers au risque de m'y perdre
    4
    Jeudi 26 Avril 2007 à 13:58
    mille excuses
    oups!Mille excuses pour les fautes,l'émotion sans doute ...et la précipitation!
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