• Elle aime m'attacher...
    Comme pour mieux maîtriser les sentiments qui nous tiennent,
    Comme pour mieux me lier à elle,
    Comme pour me punir de faire ainsi battre son coeur ;

    Elle aime me dominer...
    Comme pour me faire comprendre que je n'ai rien à dire,
    Comme pour me montrer qu'elle décide du cours des choses,
    Comme pour me soumettre à ses désirs ;

    Elle aime me faire mal...
    Comme pour se venger de la violence de nos sentiments,
    Comme pour me punir de l'aimer, et se punir de m'aimer,
    Comme pour exorciser cette tendresse qui nous fait peur ;

    Et moi j'aime...
    J'aime me sentir un jouet entre ses mains,
    J'aime éprouver la force de cette confiance que j'ai en elle,
    J'aime sentir la douleur qui me prouve que je l'aime vraiment ;

    Et moi j'aime...
    J'aime découvrir mes limites, avec elle à mes côtés,
    J'aime apprendre que la douleur peut donner du plaisir,
    J'aime quand elle est douceur et larmes... après ;

    Et moi j'aime...
    J'aime le respect et l'amour qu'elle a, même dans ses colères,
    J'aime l'accompagner où nous mènent nos sentiments,
    J'aime m'abandonner à elle, en totale confiance ;

    Je l'aime...


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  • Titre provocateur, évidemment...

    Et deux affiches de ce film aux sentences déclinées, que je me prends de face, dans le métro ce matin.
    "Les histoires de cul finissent toujours bien".
    "Les histoires d'amour finissent toujours mal".

    Combien tu m'aimes

    Arf... je l'aime...
    Mais faut-il que ce ne soit qu'une histoire de cul pour finir bien ?
    D'ailleurs, si ce n'était que cela, ce serait sans doute fini depuis bien longtemps.

    Alors... sommes-nous condamnés au pire ?
    Je l'aime... bien mal, je le sais...
    Et j'en ai mal, jusqu'au tréfonds de mon âme, jusqu'aux tripes...
    Elle me manque dès qu'elle n'est pas à mes côtés...

    Sans elle, je n'ai pas le goût à grand'chose... et j'ai tant à faire que, même en rationalisant mes dispersions, j'ai du mal à vivre ce "moi", ce "Elle", ce "nous" qui n'a aucune existence officielle mais qui a pris toute la place dans mon monde le plus secret, le plus intime, le plus privé, le plus vrai... celui que moi seul connaît...

    Alors... tout cela devrait-il mal finir ?
    Combien je l'aime ?


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  • ephemereLe beau est éphémère.
    Le beau est fragile.

    Cette sensation de toucher à l'ineffable, de vivre un moment d'éternité en cette présence...
    L'impression d'être touché par la grâce...
    L'impression que le temps s'arrête, que ce que je vis est unique...

    L'amertume et le vertige qui me saisissent lorsque je songe à l'instant d'après, à ce qui m'attend lorsque cette rencontre magique sera du passé...
    La peur m'étreint...
    Elle fait partie des sentiments qui m'envahissent lorsque je goûte à ce bonheur. Car sans la conscience de cette fin inéluctable, ce bonheur aurait-il la même saveur, me donnerait-il les mêmes émotions, lui accorderais-je autant de prix ?

    Faut-il donc que nous fassions peur avec l'avenir - même aléatoire - pour apprécier pleinement le présent ?
    Alors j'aurais presqu'envie de vous dire de me faire peur, en permanence, pour que mon présent soit un cadeau de chaque seconde, de chaque instant...

    Mais le vivrais-je sereinement ? Tant d'angoisses au milieu de tant de bonheur...
    Et si vous m'appreniez à raisonner mes peurs ?

    Oui mais...

    Je n'aurais alors plus ce vertige qui seul permet d'avoir la tête qui tourne, l'émotion nécessaire devant un moment d'exception...
    La sensation de fragilité...
    La sensation d'éphémérité...

    Aïe...


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  • Je sais que je suis un cérébral. Parfois complexe.
    Que je masque mes peurs derrière un écran de fumée qui peut souvent agacer et qui, parfois même, me dessert...
    Je l'ai vécu plus d'une fois...
    Je sais aussi que mes envies, mes désirs parviennent enfin à s'exprimer, à s'extérioriser, à s'accepter un peu plus...

    J'aime me laisser aller au plaisir de l'autre, me laisser guider, n'être que l'objet qui donne du plaisir et dont on se sert au gré de ses envies : un acte d'amour que de se livrer ainsi en totale confiance, à quelqu'un qui va provoquer le déclenchement de votre plaisir en prenant le sien.

    C'est un peu, en fait, ce que vit chaque femme lorsqu'elle s'abandonne et se donne à son partenaire qui impose la cadence de son propre rythme, de son propre chemin vers le plaisir. Alors, j'aime accorder à ma partenaire la possibilité de guider à son tour son plaisir, tout comme je peux vivre le mien.

    J'aime me laisser emplir de sensations, cette lente montée du plaisir, le sentir m'envahir, saturer mes terminaisons nerveuses, calmer le jeu pour éloigner cette tempête, prolonger le dialogue sensuel, cette joute amoureuse des corps qui se cherchent, s'agacent, se défient, se frôlent, se happent, s'étreignent, se violentent, se caressent, s'épousent, s'embrassent... revenir, encore et encore, exacerber les sensations, les réveiller à nouveau...

    dosPlus que les mots dits, murmurés, gémis ou criés, plus que par les gestes ou le spectacle délicieux du corps de l'autre, des caresses prodiguées ou des parures revêtues, plus que cela, j'aime les sensations ressenties, le toucher, les effleurement, les frôlements, la douceur ou le grain des matières, des textures...
    J'aime plus que tout la douceur et le soyeux du satin, la fluidité lourde de la soie, le glissé laqué du lycra, ou l'effet "seconde peau" du latex, du vinyle ou du cuir...
    Ressentir ces matières sous mes doigts, sous mes lèvres, contre ma peau, et voilà que je bascule dans un autre monde où tout n'est que sensation, où tout n'est que perception, où tout n'est que désir, plaisir, attente fébrile...

    Les yeux fermés, voire occultés d'un bandeau, et les sensations sont décuplées, et chaque parcelle de ma peau s'électrise au contact léger, à l'effleurement de l'autre...
    Moments plus qu'intenses, plaisirs incontrôlables, désirs incontrôlés.

    J'aime enfin - et c'est nouveau - cette alternance de caresses douces et de gestes plus fermes, de plaisirs lentement distillés et de douleurs subtilement dosées.

    Sentir mon corps se tendre imperceptiblement en appréhendant la douleur qui va venir, la ressentir, la gérer, essayer de l'accueillir non pas comme une amie (pas plus que la majorité des gens, je n'aime cette souffrance) mais comme l'expression d'un plaisir exacerbé, sublimé en osant dépasser le supportable, puis  retomber dans un délicieux apaisement lorsque la douleur s'estompe et que les caresses prennent sa place...

    La douleur permet au désir et au plaisir de se retenir, de s'effacer au second plan lorsque d'autres sensations prennent la place. Et de cette alternance presque régulière, de ce chassé-croisé de sensations, d'impressions, de soupirs, de cris, de gémissements et de halètements, tout se mêle, tout se trouble, le vertige me gagne, et parfois, le plaisir naît alors de l'attente de la douleur à venir, plus que de l'attente de sa cessation...

    Cela peut durer longtemps, très longtemps, et j'aime cette idée de soumission, qui m'aurait paru décalée et incongrue il y a quelque temps... mais s'en remettre au plaisir de l'autre, pour moi c'est une preuve de confiance et d'amour... je lui offre mon corps, mon plaisir, ma douleur aussi... et la sollicitude qu'elle éprouve en distillant ces caresses, ces coups parfois, montrent à quel point elle est touchée par mon abandon total, et par la confiance que je porte en elle.

    Au-delà du désir et de la passion amoureuse qui nous anime, je crois pouvoir dire que ces jeux viennent largement ajouter à l'intensité des sensations partagées, avec le sentiment qu'ils sont uniques et que nous vivons une alchimie particulière, une osmose rare qui transcende nos émotions, qui rend nos sensualités fusionnelles, qui nous ouvre les portes de plaisirs jamais atteints...

    En toute sensualité, en toute confiance, en tout abandon... je l'aime...


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  • J'ai déjà plusieurs fois évoqué ma non-jalousie. Sentiment bizarre, mais qui mérite d'être analysé encore et encore...

    Pour moi, la jalousie apparente est l'expression d'une "possession mal placée" : de quel droit est-on "propriétaire" de l'autre, fût-il l'être aimé, son conjoint légitime ?

    Je ne peux l'accepter...
    Pour autant, comment expliquer ce sentiment de douleur, lorsqu'on est ainsi en manque, manque dont je ne souffre pas ou peu, semble-t-il, bien que j'aime...

    Ce décalage de perception m'a parfois torturé jusqu'à la douleur, jusqu'à la souffrance, et a provoqué une culpabilité terrible. Le fait que je ne souffre pas aurait-il signifié que je n'aime pas, du moins pas avec la même intensité que je suis aimé ?
    De quoi vraiment culpabiliser.
    Je me suis même souvent demandé si je savais aimer, si j'étais capable d'aimer.

    Je pense que oui. Mais simplement, la souffrance due à ce manque ne me touche guère, car je sais que je suis aimé, et cette certitude suffit à mon bonheur et me comble. Je n'ai pas forcément besoin de présence physique (disons pas à un point si impérieux que ça) pour combler le manque.

    J'oserais peut-être faire le parallèle avec un autre comportement, celui que j'appellerais de "collectionneur". C'est-à-dire une personne qui passe son temps à chercher à acquérir une chose, mais qui, une fois qu'elle l'a acquise, se satisfait de la sensation de possession, sans nécessairement en envisager l'usage au quotidien.

    Ainsi, le collectionneur fortuné va acquérir des tableaux ou des objets de valeur, mais sera heureux de les savoir à l'abri dans son coffre de banque, sans avoir besoin de les exposer dans un musée ou dans sa maison. Le sentiment de satiété procuré par la notion de possession, de l'acquisition de l'objet convoité lui suffit pour être heureux.

    gouttePourquoi ce parallèle, alors ?

    Parce que, pour moi, je me rends compte que la simple certitude d'être aimé suffit à ne pas me rendre jaloux, à apaiser les affres de l'état de manque, de l'absence de l'autre. Bien sûr, il me faut des moments de présence physique, de rencontres réelles... bien sûr, je la verrais volontiers tous les jours si c'était possible... mais je sais que je ne souffre pas trop des moments d'absence ou d'attente...

    J'ai longtemps culpabilisé, me disant que je ne savais pas aimer puisque je ne souffrais pas.
    Mais puisque je sais qu'elle m'aîme, peu m'importe le temps (raisonnable quand même) entre deux rencontres... peu m'importe aussi qu'elle prenne du plaisir physique en d'autres bras que les miens... si elle me sourit encore et m'accueille toujours en son coeur...

    Je l'aime...


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