• Un jour, une fin d'après-midi récente, M. et moi...
    Nous prenons un verre dans un bar, en bordure d'un grand boulevard.
    Il est 19h et le bar va fermer. Mais le patron semble fasciné par le décolleté et le bronzage "caramel" de M. Nous entrons. Nous nous dirigeons vers une table et nous parlons en dégustant un apéritif...

    Au moment de partir, le patron ferme son établissement.
    Nous devisons avec humour, lui disant que nous partons, et qu'il n'aura pas à nous enfermer.

    vaissellePetit dialogue :
    Le patron : Mais ce n'est pas grave, je garde Madame pour faire la vaisselle.
    M. : Ah, non, pas possible, je ne fais pas la vaisselle. Mais je peux vous laisser monsieur (elle me désigne en riant) pour faire la plonge.
    Moi (je surenchéris, entrant dans le jeu de M.) : Bien sûr, d'autant que c'est moi qui fait la vaisselle à la maison.
    Le patron (amusé, appelle son épouse qui se trouve à quelques mètres de là) : Chérie, tu gardes monsieur ce soir pour la plonge ? moi je garde madame.
    Son épouse (mi figue - mi raisin) : Euh... non, je n'ai pas besoin d'aide... (puis elle ajoute, comme pour se justifier) Il sait qu'il peut avoir confiance en moi, c'est pour cela qu'il propose à monsieur de rester.
    Et moi (taquin, désignant M) : Mais par contre, je sais que madame me connait très bien, c'est pour cela qu'elle ne me propose pas de rester !

    Nous avons payé, nous sommes ressortis, hilares. Pas sûr que dans le bar, ils aient compris notre humour...
    Nous nous sommes regardés.

    M. : C'est vrai qu'il n'était pas mal, le patron. Je serais bien restée.
    Moi : C'est vrai que son épouse était également charmante. Je n'aurais pas dit non pour rester, moi aussi.

    Nous nous sommes regardés, puis nous avons éclaté de rire...
    Joueurs nous sommes... joueurs nous resterons...


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  • parler55% (ou presque) pour le Non.
    Prévisible.

    Quelques réflexions... en vrac :
    - le résultat est étonnamment conforme aux sondages. Vu la proportion d'indécis, c'est surprenant... Alors, ces sondages deviendraient-ils enfin fiables ? à méditer...

    - la participation a été forte : pas moyen de se retrancher derrière le parti des "pêcheurs à la ligne". Il faut chercher les raisons ailleurs.

    - les hommes politiques n'ont toujours rien compris. J'ai entendu François Hollande ce matin sur France-Info. Il persiste dans son erreur de penser que le "Non" est un rejet de l'actuel gouvernement, et non pas un rejet du texte. Mais quand donc ouvrira-t-il enfin les yeux ?

    Car je fais partie de ceux qui ne sont pas toujours contre les actions de l'actuel gouvernement (même s'il peut mieux faire) et qui pensent que ce texte est vraiment flou, libéral, et que l'adopter entraînerait l'Europe dans une mauvaise direction.

    Je persiste à me déclarer profondément européen. Mais je crois sincèrement aussi que l'orientation qu'on me propose n'a rien à voir avec l'idée généreuse que j'imagine. On va droit vers des décisions incontrôlables, une espèce de "far-west" où règne la loi du plus fort, piloté par des technocrates autonomes, déconnectés de toute réalité, de tout bon sens, et des préoccupations élémentaires des citoyens qu'ils sont censés aider à évoluer.
    Et l'adoption du texte qu'on nous a proposé dimanche, nébuleux au possible, n'arrange rien.
    D'où ce logique retour à la case "départ", manifesté massivement par le "Non".

    Alors, il me semble qu'aucun des politiques qui se pavanent devant le petit écran depuis bien des semaines n'a vraiment compris. Ils nous ont agité, soit le spectre d'une contestation de l'actuel gouvernement, soit celui des conséquences dramatiques d'un vote (qu'il soit "Oui" ou "Non" d'ailleurs).
    Aucun n'a fait oeuvre pédagogique, pour nous expliquer ce galimatias concocté par un groupuscule de technocrates et de juristes européens.

    C'est ça l'Europe ?
    Je ne suis pas sûr d'en vouloir vraiment...


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  • UrneLes personnages :
    - le père,
    - sa fille (17 ans 1/2, future électrice)

    La fille est resté à la maison, tandis que ses parents se rendaient au bureau de vote.

    La fille : Alors, pour qui as-tu voté ?
    Le père : Je ne le dirai pas, le vote est un acte secret.
    La fille : Allez, dis-moi... T'as voté "oui" ?
    Le père : C'est secret, te dis-je.
    La fille : Mais enfin, dis-moi ! T'as voté "non" ?
    Le père : C'est secret : tu ne le sauras pas, na !
    La fille : Maman m'a dit qu'elle n'avait pu choisir et qu'elle n'avait pas voté.
    Le père (qui connaît le choix de son épouse) : Tu crois ce que t'a dit ta mère ? Elle a répondu cela pour se débarrasser de toi, voyons !
    La fille (indignée) : Mais alors ? Qu'a-t-elle voté ?
    Le père : Tu ne le sauras pas non plus.
    La fille : Dis-moi ce que vous avez voté, tous les deux !
    Le père : Non, car c'est secret. Et puis, pour une future électrice, tu aurais pu t'y intéresser et venir avec nous au bureau de vote, au lieu de rester à écouter ou regarder des clips vidéo.
    La fille : De toute façon, le débat est pipé. On ne peut que voter "Oui". Si on vote "Non", ils nous referont voter dans 2 ans !
    Le père (surpris) : Comment ça ?
    La fille : Oui, bien sûr. Et tant qu'on n'aura pas voté "Oui", ils nous referont voter. Autant dire "Oui" tout de suite pour être tranquille !
    Le père : Mais enfin, tu as de droit de dire "Non", même si ça ne sert à rien : ce n'est pas parce que tu ne peux pas refuser ce qu'on te sert à manger que tu dois dire que c'est bon !
    La fille : Pfff... ça ne sert à rien, de toute façon.
    Le père : Eh bien, tes choix de vote sont très enthousiastes, je vois ça...

    La fille quitte la pièce. Fin du dialogue.

    Le père (se parle à lui-même, pensif) : Hélas, elle a tout compris. Son raisonnement est très réaliste. J'aurais préféré plus d'idéal, plus de conviction... Construire l'avenir mérite plus d'optimisme...


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  • Énoncé :
    Vous êtes directeur, dans une école de 25 classes.
    Vous devez décider du menu à la cantine lundi prochain.
    Vous ne pouvez inscrire qu'un seul plat au menu, et n'avez que deux options possibles.
    Vous demandez donc à chaque classe d'indiquer son choix, entre viande ou poisson :

    Menu Chef- 20 classes choisissent la viande.
    -   5 classes choisissent le poisson.

    Question 1 (dite "du dimanche") :
    Quel va être le menu de votre cantine, lundi matin ?

    Question 2 (dite "du lundi") :
    Comment va s'organiser la cantine, lundi matin ?
    - aurez-vous des classes qui ne voudront pas transiger sur leur choix et décideront de jeûner ?
    - aurez-vous des classes qui, au contraire, ne pouvant se payer le luxe de jeûner, viendront manger à la cantine, même si c'est à contrecœur ?

    Question 3 (dite "du plan B") :
    Pensez-vous qu'un jour, au vu du choix des 25 classes, il sera possible aux 5 classes de faire manger du poisson à tous les élèves ?

    Question 4 (dite "du pêcheur à la ligne") :
    Vous-même, vous n'aimez pas trop la viande et le poisson ne vous dit rien.
    Que faites-vous ?
    - levez-vous la main pour l'un ou l'autre choix ?
    - gardez-vous la main baissée pour les deux choix ?
    - préférez-vous sortir de la classe pour ne pas avoir à choisir ?


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  • Le dernier débat sur le référendum à propos de la constitution européenne en a été une parfaite illustration.
    Incommunication. Patente. Incompréhension.
    Parce que les attentes ne sont pas les mêmes.

    MaslowEn sociologie, la pyramide de Maslow décrit l'échelle des préoccupations humaines, de la plus frustre à la plus élevée (besoins vitaux, sécurité matérielle, préoccupations sociales, intérêts métaphysiques...).
    Et il est démontré qu'une personne ne peut s'intéresser à une préoccupation d'un niveau supérieur tant que les préoccupations des niveaux inférieurs ne sont pas satisfaites.
    C'est ainsi qu'il est vain de demander à quelqu'un qui a des soucis d'hébergement ou de nourriture, de s'occuper de philosophie ou de métaphysique !

    L'application pratique la plus courante reste les formations professionnelles. Pourquoi croyez-vous que l'on vous précise, en début de stage ou de cours, les horaires précis, les pauses-cigarettes, les modalités de restauration ou d'hébergement ? Tout simplement parce que, tant que vous aurez ces soucis en tête, rien d'autre ne pourra y entrer correctement, aussi intéressant soit-il.

    Cette constitution, intéressante et généreuse quant à ses idées de départ, reste loin des préoccupations pratiques et immédiates des électeurs. Et plus on y cherche des réponses concrètes, plus le texte reste nébuleux et complexe, au point que les mêmes termes servent d'argussi aux tenants des deux bords.
    Voilà qui augure par la suite de bien beaux débats de politiciens, et de délicieux commentaires juridiques de la part des spécialistes constitutionnels des 25 pays (bientôt 28) concernés.

    Comment s'étonner alors que le sentiment majoritaire ne soit pas vraiment un refus, mais un "non" de prudence ?
    Car je pense que personne n'est contre l'Europe. L'idée d'un nationalisme et/ou d'un séparatisme ne séduit qu'une minorité qui n'est absolument pas représentative.
    Mais la majorité des personnes qui mettront dans l'urne un bulletin "Non" le dimanche 29, le fera parce qu'elle ne comprend pas le texte... et qu'il me semble logique, tout de même, qu'on ne se prononce pas pour valider une chose qu'on ne comprend pas !

    Alors, le Non est-il logique ? Oui.
    La victoire du Non sera-t-elle pire qu'une victoire du Oui ? Possible.

    Mais alors, il me semble que l'erreur majeure de nos politiciens a justement été de rédiger un texte si technique qu'il en devient illisible pour la majorité, et de demander ensuite à cette majorité de se prononcer sur une ratification de ce texte, sans prendre la précaution de l'expliquer aux intéressés.
    Les seules "explications" sont sur les avantages et les inconvénients des conséquences. Pas sur une lecture commentée du texte, article par article.
    On ne récolte que ce que l'on a semé...


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