• Il est tentant de réagir sur les événements du week-end dernier. Je veux parler de cette agression inventée, du mensonge d'une femme mythomane, soit-disant agressée dans le RER.
    Tout le monde s'est emparé de l'affaire, les médias comme les politiques. Et le fait que tout (le meilleur comme le pire) ait pu être dit ou écrit avant même la moindre vérification ou confirmation, ce fait est révélateur de quelques points.

    • les auteurs : nous vivons dans un monde où les médias mettent les faits, les individus en avant. Il faut paraître pour exister. (cf être ou paraître ?) On peut donc se demander si les différentes émissions télélvisées, qu'elles soient de télé-réalité ou de confessions cathodiques, ne sont pas également pour beaucoup dans ce type de comportement qui pousse des inconnus à rechercher leur "quart d'heure de gloire" à la une des journaux, télévisés ou imprimés...
    • les hommes politiques : eux pour qui l'existence sur la scène publique ne peut se passer d'apparaître dans les médias, se ruent maintenant sur de tels faits divers, pour peu qu'ils collent à une idée actuelle, "dans l'air du temps". Cela peut être dû tout autant au fait qu'on leur reprochera très rapidement de n'avoir pas réagi sur le champ, qu'au fait qu'ils ont besoin qu'on parle d'eux pour exister aux yeux des citoyens qui sont, ne l'oublions pas (ils ne l'oublient pas, eux) leur électeurs à chaque échéance de scrutin. De plus, chaque parti n'hésite pas à critiquer l'autre camp, accusé de réaction précipitée ou, au contraire, de silence coupable.
    • les médias : ce sont eux pour lesquels une telle affaire représente réellement un triple bénéfice.
      - l'annonce de l'événement est immédiatement l'occasion de tirage en hausse ou de belles audiences ;
      - chaque réaction politique entretien l'événement et son maintien à la une de l'actualité ;
      - le démenti final ajoute une polémique, voire une touche de scandale, à l'affaire qui peut ainsi durer dans le temps pendant plusieurs semaines. Tout bénefice !

    Ce sont d'ailleurs très certainement eux, les médias, les grands gagnants de tels événements.
    Pourtant, on peut se demander s'ils n'en sont pas les premiers responsables.
    - d'abord, ils incitent les esprits fragiles à inventer de telles faits de toutes pièces ;
    - publiant témoignages et déclarations, ils coupent l'herbe sous le pied à l'enquête officielle, et poussent les responsables à réagir au plus vite voire trop tôt ;
    - enfin, même si tout se dégonfle et révèle être un coup monté, ils sont encore gagnants, chaque nouvelle révélation étant source d'audience supplémentaire.

    Je n'ai pas de solution. La presse est nécessaire. Mais cette dérive me trouble et m'inquiète parfois...
    Où donc réside encore le bon sens ?
    _______________
    Charmeur, perplexe...

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  • Nouveau sujet intéressant, qui va encore à mon avis, faire parler de lui dans les médias et le monde du numérique : la réforme de la CNIL (commission nationale informatique et libertés, chargé du contrôle des fichiers nominatifs utilisés dans les entreprises, pour les employés ou clients).

    Que la commission soit débordée, tout le monde le sait. Ses vérifications ne sont que ponctuelles et limités, mais elles ont le mérite d'exister et de garantir une préservation des libertés individuelles en instituant un recours et une indépendance du contrôle vis-à-vis des contrôlés.

    Du moins, j'aime à le croire.

    Avec l'instauration, dans chaque entreprise, d'un employé chargé de ce contrôle, je me demande si l'esprit initial n'est pas complètement vidé de son sens. Car le contrôleur est également employé de l'entreprise.

    Pour peu qu'il soit également responsable informatique ou responsable juridique (car il faut qu'il dispose d'un minimum de compétences, ce brave homme) il risque fort d'être, soit à la fois juge et partie (étant peut-être à l'origine de la dérive qu'il est censé limiter), soit empêché fortement de liberté d'action dans ses contrôles, car il est employé de l'entreprise qu'il serait chargé de contrôler.

    Casse-tête en perspective ou chronique d'une mort annoncée de ce contrôle ?
    A suivre...


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  • Voilà qu'on reparle des sports dans les médias.

    L'été sera sportif... à tous points de vue.
    Le tour de France, les Jeux olympiques, la Coupe d'Europe de football...

    Et moi, ça me fait rire... parce que, contrairement à d'autres, je n'aime guère le sport.
    Attention, je n'ai pas dit que je n'étais pas sportif ! Je préfère faire du sport que le regarder.

    Je n'aime simplement pas les sportifs assis devant leur télé, un verre de bière à la main, ceux qui braillent et cuvent dans l'alcool, la violence et la vulgarité "leur" victoire dans les rues après un match gagné...
    Je n'aime pas non plus ceux qui, bien qu'athlètes, monnaient leurs performances au-delà du raisonnable.

    Comme (de mémoire) Serguei Bubka qui négociait chaque cm passé au dessus de la barre : suivant le nombre de zéros du chèque qu'on lui versait lors d'un meeting sportif, il "battait" ou non son propre record du monde...
    Comme ces footballeurs qui perçoivent en un mois ce que je ne gagne pas en un an !

    L'argent tue tout...
    Certes les sportifs doivent gagner leur vie, et leur carrière est courte.
    Mais pour autant, l'argent doit-il corrompre le sport ?
    Je me souviens du choix initial du baron Pierre de Coubertin, créateur des jeux olympiques modernes. Il les avait réservés uniquement aux amateurs.

    Mais depuis quelques dizaines d'années, on voit ouvertement de plus en plus de professionnels.
    Et déjà, depuis Guy Drut, on savait que les sponsors publicitaires versaient d'énomes "contributions" aux athlètes.

    Le corrolaire de tout ceci est le dopage.
    Car pour gagner de l'argent, il faut battre sans cesse des records.
    Et pour battre des records, il faut être meilleur, sans limites...
    J'ai du mal parfois à croire que la seule amélioration du matériel ou des techniques d'entraînement font ces différences...
    Car finalement, l'homme est le même et ses capacités physiques ne peuvent augmenter à l'infin !
    C'est une simple question de bon sens.
    Donc certains records ne peuvent être dus qu'à des "artifices"... c'est évident.

    Alors, où commence le dopage ? où fini le simple suivi médical et diététique ?
    En prenant un café le matin, est-ce que moi aussi je ne me dope pas pour aller au boulot ?
    Ian Fleming, l'auteur des James Bond, dans son roman "L'homme au pistolet d'or" écrivait que les tireurs sportifs faisaient parfois l'amour juste avant une compétition car cela augmentait l'acuité visuelle... fable ou réalité ? dopage ou technique ?

    Par contre, quand je vois les coureurs du tour de France parcourir en 20 jours des km comme moi je boirais des tisanes, je me pose des questions : physiquement, même à un athlète normal, est-ce possible ?
    Quand on voit le nombre de dopés "à l'insu de leur plein gré", au-delà du sourire de façade, je me pose des questions. Pas vous ?

    Quand on sait, maintenant que les langues se délient, qu'une grande partie des sportifs des pays de l'Est, qui ont battu tant de records aux Jeux olympiques de ma jeunesse, étaient soit dopés jusqu'aux yeux (et pire encore) ou même étaient, pour certains records féminins, des hommes qu'on a dissimulé ainsi.
    Je n'avais pas imaginé que ce pourrait aller jusque là, et le grand public ne le sait pas forcément... c'est proprement hallucinant !

    J'arrête la ma diatribe, et c'est décidé, à la rentrée, je me remets à la natation... rien de tel que cela pour vider l'esprit, déstresser et éviter le mal de dos... et se battre contre l'élément liquide reste sans heurts pour les articulations...
    __________________
    Charmeur, le retour !.


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  • J'ai honte.

    Oui j'ai honte. J'ai voulu (curiosité morbide ?) voir si l'on trouvait la vidéo montrant la décapitation de Nicolas Berg, ce civil américain kidnappé et tué par des musulmans intégristes.

    Je l'ai trouvée... Je l'ai visionnée... et j'ai failli en vomir de dégoût et d'horreur...

    Ma première réaction a été d'avoir honte de moi. Pour avoir regardé cela. Nicolas Berg ne méritait certainement pas une telle curiosité morbide, malsaine.

    Puis je me suis mis à traiter les personnes qui ont fait cela de barbares.
    Car il n'y a pas d'autre mot.

    Enfin, je me suis dit, tout comme d'autres commentateurs de radio et de télévision l'ont fait, que cela avait été sans doute provoqué par les comportements de l'armée américaine en Irak.

    Et je me suis rappelé d'un récit, entendu sur France Info mardi 18 mai ou mercredi 19 mai au matin, que pour les musulmans, il était plus horrible et humiliant de se trouver nu devant des femmes que d'égorger un homme.

    Alors, j'ai tenté de faire la part des choses.
    Entre les humiliations reçues d'une part, et l'horreur que je venais de voir de l'autre...

    Heureusement que je suis tolérant et à l'esprit ouvert. Car regarder ce film pourrait pousser n'importe quel esprit un peu fragile à n'importe quelle violence, n'importe quelle dérive, n'importe quelle vengeance...

    Mais je me dis aussi que, même avec d'autres échelles de valeur, je ne peux pas admettre que la dignité d'un homme soit supérieure à sa vie...
    Il y a des choses qui me dépasseront toujours.

    Qu'il soit inacceptable d'humilier ainsi un homme, je peux le comprendre. Sans problème.
    Ce que les américains ont fait est inacceptable, indigne d'un comportement civilisé.

    Mais la réaction des personnes qui ont assassiné Nick Berg, c'est de la barbarie pure et simple.
    Pour moi, il y a un degré d'horreur énorme, un décalage que je ne peux l'admettre.

    Et je me dis que, si pour ces gens-là, il est moins grave d'égorger ainsi un homme, que de se montrer nu devant d'autres êtres humains (hommes ou femmes), alors je constate avec effarement que j'ai une autre idée de la "civilisation" et que, décidemment, je ne peux les considèrer que comme des barbares.

    Nous n'avons rien en commun.
    __________________
    Charmeur, écoeuré.


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  • Une fois encore, le spectre des annulations de festivals se profile à l'horizon.
    Sentiments mitigés de ma part...

    1) envie sincère de partager l'indignation, les craintes des intermittents du spectacle, comme "sacrifiés" sur l'autel de la rentabilité d'un système social à réformer...

    2) envie de leur dire qu'ils se trompent de cible, et doublement :
      a) les festivals : j'ai l'impression qu'en les perturbant, les empêchant, les annulant, les intermittents "scient la branche sur laquelle ils sont assis" : les festivals de l'été, en existant, font vivre des centaines voire des milliers de petits boulots, de saisonniers, d'intermittents, sans compter les commerces et autres activités et professions liées à la culture et au tourisme :
        - à très court terme, cet été, les intermittents n'auront pas d'emploi si les festivals n'ont pas lieu
        - à long terme, certaines manifestations risquent de ne pas se relever d'une seconde annulation successive et pourraient disparaître. C'est donc une ressource qui s'évanouit définitivement ;

      b) le gouvernement : sauf erreur, dans cette affaire, il n'y est pour rien, il ne peut rien (ou si peu) faire. Il s'agit d'un accord entre partenaires sociaux (patronnat et syndicats), le gouvernement n'étant là que pour entériner et contresigner. Que le Medef défende ses intérêts, et que ceux-ci aillent dans un sens différent de ceux des syndicats, je le conçois aisément. Chacun défend son point de vue et la procédure de négociation est justement là pour faire avancer le débat.
    Mais que les syndicats (en l'occurrence la CFDT) défendent une réforme qui ne va pas dans le sens des salariés qu'ils représentent, c'est plus surprenant.
    Et même lorsque le gouvernement a voulu rediscuter l'accord, en janvier dernier, c'est la CFDT qui s'y est opposée catégoriquement. Avec raison. On ne peut (c'est un point de droit irréfutable) remettre en cause un accord signé par les différentes parties concernées. La négociation est terminée. Sinon, c'est tout un pan du droit, de notre processus administratif, légal et démocratique qui s'effondre.

    3) envie de râler contre le gouvernement et les ministres de la culture, sans réaction face aux revendications, alors qu'ils ne sont ni responsables, ni la cause de cette situation.
    Que voit-on ? lors de cérémonies officielles (les César, par exemple) des artistes ont interpellé, parfois vertement, le ministre de la culture, le prenant à partie de cette situation. Et il est resté sans réaction ! alors qu'il n'y est pour rien !
    A sa place, j'aurais bondi et rejoint les intermittents et les artistes, joignant ma protestation avec la leur, et reprochant aux syndicats signataires de l'accord, leur refus de négocier et leur attitude de blocage manifeste.
    Mais surtout, je n'aurais pas toléré me faire agresser alors que je n'y suis pour rien.
    A croire que ces artistes n'ont rien compris (ou font adroitement semblant).

    Malheureusement, pour moi, les intermittents n'ont que deux solutions :
    - accepter cet accord, même à contrecoeur, car tout ceci est complètement légal et s'inscrit dans le processus démocratique, fondement de notre pays ;
    - ou faire pression sur la CFDT pour qu'elle change d'avis et agisse, étant la seule qui possède (éventuellement ?) le moyen de faire bouger les choses.

    Le problème n'est pas simple.
    Car une réforme, quelque peu choquante, a été légalement adoptée et mise en place.
    Comment la remettre en cause ?
    Là est tout l'enjeu du débat. Autant juridique que social et humain.


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